"De plus en plus, nos importations viennent de l'étranger", NPR's morning meeting, 25 septembre 2000.
"Pour chaque fusillade mortelle, il y a à peu prés trois fusillades non mortelles. Et ça, c'est inacceptable aux Etats-Unis. C'est simplement inacceptable. Nous ferons tout pour y remédier", Hispanic Scholarship Fund Institute, Washington, 22 mai 2001.
"Si vous avez été licencié, vous êtes à 100% sans emploi", Green Bay, 3 septembre 2001.
"Les prévisions dépasseront ce qui a été prévu", Los Angeles, 27 septembre 2000
"La raison pour laquelle je crois en une baisse des impôts, c'est avant tout parce que j'y crois" Washington, 18 décembre 2000.
"Cette femme qui prétend que je suis dyslexique, jamais je ne l'ai interviewée!", Orange, 15 septembre 2000.
"Depuis plus d'un siècle et demi maintenant, l'Amérique et le Japon forment l'une des alliance les plus parfaites et les plus sûres des temps modernes", Tokyo, 18 février 2002.
"La mission, c'est de nous battre et de gagner la guerre afin d'empêcher la guerre", 14 mars 2002.
"Les troubles au Moyen-Orient engendrent des troubles dans toute cette région", Washington, 13 mars 2002.
"Je pense que la guerre est un endroit dangereux", Washington DC, 7 mai 2003.
"Je suis honoré de serrer la main d'un courageux irakien qui s'est fait trancher la main par Saddam Hussein", Washington DC, 25 mai 2004.
Source: Extraits du livre "Les Amuse-Bush".
lundi 10 décembre 2007
samedi 17 novembre 2007
vendredi 9 novembre 2007
Débat "20 depuis le changement: entre mythe et réalité" sur France 24
Invités:
- Rached Ghannouchi (Leader du parti "Ennahdha")
- Moncef Marzouki (ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme)
- Borhane Bsaies (Journaliste chroniqueur au quotidien "Assabah" et nominé pour le journaliste boudourou du mois de Novembre)
Avec la participation de Boubaker Essghaier (Dourou en Bronze du mois d'Aout)
Debat_France24_ar_Part1
envoyé par layyem
Debat_France24_ar_Part2
envoyé par layyem
La société du savoir
Un de mes proches, un cadre supérieur hautement qualifié dans le public, a fait toutes les démarches (inscription, réservation d'hôtels et billets d'avions) pour participer à un séminaire international dans son domaine de compétence qui aura lieu cette semaine en France. Il lui manquait juste l'accord du ministère pour partir. Et on lui répond quelques jours avant son départ: "Non, ça tombe mal, la priorité maintenant est pour la célébration du 7 Novembre, tout le monde doit y participer et on n'a pas de sous pour autre chose...".
mardi 16 octobre 2007
Spot de la FIDH pour la liberté d'expression et d'opinion
Une pensée particulière à notre ligue des droits de l'homme qui subit toutes sortes de magouilles et un mépris total à ceux qui nous balancent à chaque fois que le sujet est évoqué "La LTDH est un acquis national et son problème n'est qu'une affaire interne dont les autorités ne sont absolument pour rien".
Ligue des droits de L'homme
envoyé par hafagg
samedi 6 octobre 2007
Cette année, offrez votre Zakat aux palestiniens!
Faire un don est encore plus noble quand c'est destiné aux plus nécessiteux. Le peuple palestinien se trouve dans une situation humanitaire désastreuse, qui ne cesse d'empirer sous l'effet dramatique de l'occupation et du blocus. Cette année, à l'occasion de notre rendez vous annuel de solidarité, soyons plus concret envers cette cause et offrons Zakat al-fitr (5 euros par personne) pour ce peuple qui nous est tant cher! La CBSP (Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens www.cbsp.fr) vous permet de réaliser ce geste suivant la modalité de votre choix* et garantisse que votre aide profite pleinement à ceux qui ont en vraiment besoin. C'est une association que j'ai personnellement pu tester son sérieux et dévouement à la lutte pour la dignité palestinienne et c'est pour cette raison que je recommande vivement de l'essayer cette année.
*Comment parvenir votre Zakat Al-Fitr au CBSP:
- Directement dans leurs bureaux**
- Directement dans leurs bureaux**
- Par chèque à l’ordre du CBSP-
- En ligne (paiement sécurisé) : www.cbsp.fr
- Par carte bancaire en nous appelant au 01 55 268 268
** Paris : 37, rue de la Chapelle - Lille : 68, rue Jules Guesde - Lyon : 10, rue Notre Dame – Marseille : 3bis rue Désirée Clary
jeudi 27 septembre 2007
Laporte aurait bien sa place dans notre gouvernement!
Bernard Laporte, le coach des XV de France et le futur sous-ministre de sport commence déjà à préparer son entrée en politique d'une manière qui nous rappelle tant d'autres... En conférence de presse juste après la victoire face à l'Irlande, il déclare à la presse internationale "Ce soir nous avons été grands, comme le président de la République." et sans même qu'on lui demande son avis, il poursuit sur la même lancée "Concernant le Président Nicolas Sarkozy, je répète que c’est un homme qui a des valeurs, de la vertu et de la franchise. J’ai la confiance d’un homme grand. Il est venu nous féliciter dans les vestiaires. Et il ne déclenche pas la haine autour de lui. Si tout le monde était comme lui, le pays se porterait mieux !".
Il ne faut surtout pas s'étonner, il a quand même un point commun avec Sarkozy, tous les deux n'aiment pas les blacks comme disait PPDA aux guignols :p
Le canard enchaîné disait hier: "Si tout le monde était comme Laporte, la France serait champion du monde des lèche-bottes". D'ailleurs moi je me demande qui est le champion en titre dans cette catégorie???
vendredi 21 septembre 2007
Tu signes ou bien tu te casses!
Le joueur du CSS Fateh Gharbi a été renvoyé par son président Slaheddine Zahaf du lieu de stage et interdit d'entraînement parce qu'il a refusé de prolonger son contrat qui arrive à terme en Juin 2008. C'est vraiment inadmissible d'excercer un tel harcèlement dans un championnat dît professionnel.
D'ailleurs, ça ne m'étonne pas que ça vient du Zahaf, habitué aux basses manoeuvres. Rappelons-le, il était déjà pris le main dans le sac dans une affaire de corruption d'arbitre en Zambie et puis il se révèle un faillote trés parano avec sa lettre adressée au président où il dément ses propos banales dans l'article de Mourad Zghidi à Jeune Afrique "On vous ment Mr le président, j'ai jamais dit que l'état n'investit plus à Sfax, comment je peux dire cela alors que vous nous envahissez de votre bienveillance...".
Bref, avec ce genre de responsables, le foot tunisien reste toujours un milieu trés pourri même avec le départ de Chiboub...
samedi 8 septembre 2007
Procés des pécheurs tunisiens: 2 poids, 2 mesures
Pour les 7 infirmières bulgares, tous les moyens étaient bon pour les libérer, l'union Européenne en a fait une priorité et a indemnisé les familles des victimes, la France a filé un réacteur nucléaire et la Bulgarie a fini par annuler ses dettes envers la Libye... Pourtant, l'affaire s'est déclenchée par l'infection de 400 bébés par le sida dans un hôpital (dont plus d'une centaine nous ont déjà quitté), une énorme bavure que tout le personnel médical en place devrait être responsable. Une mobilisation médiatique sans précédent pour libérer ce qu'on qualifie comme otages d'un régime autoritaire, alors que les pauvres bébés victimes, devenus enfants brisés maintenant, on évoque rarement leurs souffrances, on les signale juste pour parler d'indemnisation... Pareil pour les marins britanniques, on parle d'une prise otage d'un régime religieux fanatique, la communauté internationale s'est indignée, des pressions de toute sorte ont submergé l'Iran jusqu'à leur libération...
Maintenant, 7 pécheurs tunisiens risquent jusqu'à 15 ans de tole en Italie pour "favorisation d'immigration clandestine", alors que des preuves tangibles et des témoignages montrent clairement qu'il s'agit plutôt d'un acte héroïque de sauvetage d'une embarcation en détresse en conformité avec le droit maritime international. Une affaire qui normalement devrait susciter le même engouement sauf que là on doit attaquer la justice italienne pour l'accusation d'africains soupsonné de clandestinité, ce qui n'est pas du goût de tout le monde ou du moins paraît comme une affaire banale sans intérét médiatique... Pour la presse francaise, il s'agit juste d'un procès ou plane le doute ("passeurs ou sauveteurs" demande Le Monde).... Il faut peut être que Sarkozy s'en mêle pour que ça devient l'affaire en vogue. D'ailleurs ce dernier ne s'en mêlera sans doute jamais de ça. Avec ces centres de rétention de sans-papiers, ça va pas être crédible de donner des leçons aux italiens. C'est clair, même s'il y a de la compation de quelques députés européens et d'ONG internationales, il faut compter qu'a soi-même pour désamorcer cette situation et sortir nos pécheurs de cette prise d'otages. Il faut que les autorités tunisiennes prennent les choses en main et montrent pour une fois qu'on est un pays qui respecte et sait protéger ces citoyens. Dans ce genre d'affaires, les petites manoeuvres diplomatiques sont toujours inefficaces quand le pays ne pèse pas beaucoup dans la scène internationale. Ce qu'il faut en plus, et ce qui sera trés symbolique, c'est que notre chef de l'état monte rapidement au créneau et fait entendre sa voix, ne serai ce que pour dénoncer ce qui paraît comme une injustice flagrante et soutenir les familles des victimes. D'ailleurs en général, pas mal de politiques trouvent dans ces circonstances une occasion pour gagner en popularité et montrer qu'ils sont proches de leur peuple. Pour notre cas, on a peut être une notion différente de la popularité ou plutôt on préfère attendre le dénouement de l'affaire pour voir si elle est vraiment exploitable politiquement...
Enfin loin des critiques, tout ce qu'on espère, c'est la libération immédiate de nos pécheurs. Le procès qui aura lieu le 19 septembre est vraiment "un procès de la honte" et n'a aucune légitimité judiciare. Ça reflète trés clairement l'hypocrisie occidentale en matière de justice et droit de l'homme...
dimanche 2 septembre 2007
Aurons nous un jour le choix?
Ça semble mal barré pour 2009 mais on espère tous qu'on aura un jour des élections dignes ou le peuple sera le seul arbitre... Il n' y a pas plus noble pour un citoyen que de choisir librement et en toute connaissance de cause son président... Les générations précédentes se sont certes sacrifiées pour l'indépendance, ont beaucoup travaillé pour le développement du pays mais ont échoués à nous transmettre les vraies valeurs républicaines, les valeurs qui font la force des grandes nations... Alors c'est à nous de se battre pour instaurer une vraie démocratie, celle qui fera la fierté de notre pays et qu'on offrira aux générations futurs... Croyez moi elles nous seront très reconnaissantes!
vendredi 8 juin 2007
A quoi sert l'opposition ?
Voilà un article intéressant paru aujourd’hui dans le journal Letemps comme on n’en voit pas souvent dans notre presse. C’est un essai d’évaluation du paysage politique en Tunisie où on reconnaît certes la mainmise de la RCD sur l’état mais on jette la responsabilité aux partis d’oppositions complètement dépassés. Même si je ne partage pas l’interprétation de l’auteur, je trouve que rien que le fait de révéler quelques tabous de notre système politique (comme parler d’un l'Etat-RCD ou les partis non reconnus) est déjà un signe encourageant, du moins pour les autres journalistes. J’ai tenu à le copier ici pour une double raison : Le site de Letemps n’archive pas les articles (ils sont remplacés le lendemain par les nouveaux) et ne permet pas de faire des commentaires directs. Alors à vos commentaires Messieurs Dames!
A quoi sert l'opposition ?
Par : Ridha KEFI
Je ne dis pas une bêtise en affirmant que la scène politique tunisienne est outrageusement dominée depuis l'indépendance du pays, en 1956, par le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), héritier direct du Néo-Destour (Nouvelle Constitution), fondé en 1934 par Habib Bourguiba, leader du mouvement national et premier président de la République, et du Parti socialiste destourien (PSD), qui a succédé à ce dernier en 1964 (toujours sous la direction de Bourguiba).
Le RCD, parti-Etat s'il en est, ou qui se confond à l'Etat auquel il a historiquement donné naissance, continue de dominer, sous une façade de pluralisme arithmétique, les partis existants ou, à défaut, de les affaiblir, en suscitant en leur sein divisions, dissidences et scissions, de manière à les empêcher de se développer, d'agrandir leur base et de constituer un pôle d'opposition capable de mobiliser les foules autour d'un nouveau projet national. Ce parti de masse domine aussi les grandes organisations nationales, notamment l'UTICA (syndicat patronal), l'UNFT (principale organisation féminine) et l'UNAT (syndicat agricole), tout en étant fortement présent dans les structures de l'UGTT (centrale ouvrière).
On peut déplorer cette domination ou la considérer comme l'une des causes de la faiblesse chronique de l'opposition et, par conséquent, de la lenteur de la transition démocratique tunisienne. Mais peut-on sérieusement reprocher au RCD sa mainmise sur la scène politique nationale ? C'est de bonne guerre, pourrait-on dire. Et il serait naïf de croire qu'un parti au pouvoir, et qui est si fortement implanté dans les rouages de la société et de l'Etat, puisse céder, spontanément et volontairement, des pans de son pouvoir à des partis rivaux ou qui s'affichent comme tels. Le problème, on l'a compris, n'est pas dans la puissance du RCD, mais dans la faiblesse de ces soi-disant partis de l'opposition.
Sous cette appellation, nous trouvons des partis dits d'opposition légale, qui sont en réalité des partis satellites, ou progressivement satellisés, sans réelle envergure, et dont le rôle a consisté jusque là à servir de sparring partners - ou d'alibis démocratiques, selon certains -lors des joutes électorales, toujours remportés sans coup férir par le parti au pouvoir.
J'ai nommé le Mouvement des démocrates socialistes (MDS), fondé en 1978 et reconnu en 1983 (14 sièges au parlement), le Parti de l'unité populaire (PUP, socialiste), fondé en 1981 et reconnu en 1983 (11 sièges), l'Union démocratique unioniste (UDU, nationaliste arabe), fondé et reconnu en 1988 (7 sièges), le Parti social libéral (PSL), fondé et reconnu en 1983 (1 siège), le Parti des verts pour le progrès (PVP, écologiste), fondé en 2005 et reconnu en 2006 (1 siège) et Ettajdid (Renouveau, ex-Parti communiste tunisien), fondé en 1920, interdit en 1963, autorisé de nouveau en 1981, puis refondé en 1993, et qui s'apprête à entamer une nouvelle refondation pour constituer un grand parti progressiste et démocratique, en se ralliant des personnalités de gauche indépendantes (3 députés).
Il n'est peut-être pas inutile d'ajouter ici que les rares sièges au Parlement dont ces partis se prévalent, ils la doivent au mode de scrutin proportionnel mis en place à partir des élections de 1994. Et qui aide généralement les petits partis à avoir une représentation parlementaire.
A côté de ces partis, souvent qualifiés aussi d'«administratifs», tant ils semblent - à l'exception, peut-être, d'Ettajdid - tirer leur existence de la reconnaissance de l'administration publique et de son généreux soutien financier, plus que d'une véritable assise électorale, on trouve d'autres partis dits d'opposition «radicale», si tant est qu'on puisse l'être en Tunisie. Il s'agit de partis légaux, mais non représentés à la Chambre des députés, qui se distinguent par leur posture critique vis-à-vis du pouvoir, mais vivotent tant bien que mal dans une sorte de marginalité à la fois subie et acceptée... de guerre lasse. Ce sont le Parti démocrate progressiste (PDP), fondé en 1983 et reconnu en 1988 sous le nom de Rassemblement socialiste progressiste (PSP), et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, démocrate socialiste), fondé en 1994 et légalisé en 2002.
Voilà, brossée à grands traits, l'«offre politique» légale tunisienne. On remarquera sans peine qu'au-delà du nombre, celle-ci ne brille pas par sa diversité. Elle semble même en net déphasage par rapport aux attentes d'une population dont les référents culturels et politiques ont beaucoup évolué au cours des 30 dernières années, délaissant le communisme et le socialisme tiers-mondiste des premières générations post-indépendance au profit d'une forme de nationalisme arabe à connotation vaguement islamiste.
Je ne parle pas ici du RCD, qui a su régénérer ses forces et se mettre au goût du jour, n'hésitant pas, par pragmatisme et opportunisme, à s'approprier certains concepts jadis agités par l'opposition (pluralisme, solidarité sociale, Etat de droit...). Je veux parler surtout de l'opposition dite «de gauche», où se range la majorité des partis cités ci-haut.
Ces partis, qui ressemblent plus à des «clubs fermés» qu'à des formations de masse, se distinguent (presque) tous par leurs carences structurelles, la faiblesse de leur leadership et leurs divisions internes. Cela n'est pas pour déplaire au parti au pouvoir, qui n'a pas eu à se dépenser beaucoup pour attiser leurs différends, accentuer leurs divisions internes et les empêcher de créer un véritable pôle d'opposition face à l'Etat-RCD.
Les nombreuses tentatives de ces partis pour créer un front politique autour du plus petit dénominateur commun ont d'ailleurs toutes échoué. Les raisons de ces échecs sont souvent idéologiques, comme la difficulté de s'entendre sur une position commune à l'égard des membres d'Ennahdha, le parti islamiste interdit. Elles tiennent aussi de considérations de leadership. Car la plupart des dirigeants de ces partis, qui ont soixante ans et plus, semblent pressés de cueillir les fruits de décennies de combat. Ils se bousculent au portillon, comme si le pouvoir est à prendre, alors que celui-ci est encore solidement en place, ancré dans le pays profond et adossé à un parti qui occupe toute la place, privant alliés et adversaires de toute possibilité d'alternance.
On peut d'ailleurs s'étonner de voir s'affairer, en marge de la société, dans des cercles intellectuels coupés des réalités du pays, des mouvements d'opposition se réclamant tous de la gauche et se disant tous, indistinctement, démocrates et progressistes.
Ces mouvements, qui se déclinent sous diverses appellations et acronymes (MDS, PUP, PDP, FDTL, Ettajdid...), croient répondre aux attentes d'un électorat dont ils présupposent, sans doute à tort, quelque intérêt pour la démocratie, la modernité et la laïcité. En fait, ils se disputent un électorat potentiel qui représenterait peut-être, aujourd'hui, selon les meilleures estimations, quelque 10 à 15 % de la population.
Au lieu de se marcher ainsi sur les pieds et de se doubler - ou de se doublonner - les uns les autres, ne feraient-ils pas mieux de se mettre à l'écoute des citoyens, de leurs soucis quotidiens et de leurs aspirations réelles, et non supposées, et de cesser de projeter sur eux des chimères idéologiques importées d'ailleurs. Les désirs ne sauraient tenir lieu de réalité.
Je ne dis pas une bêtise en affirmant que la scène politique tunisienne est outrageusement dominée depuis l'indépendance du pays, en 1956, par le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), héritier direct du Néo-Destour (Nouvelle Constitution), fondé en 1934 par Habib Bourguiba, leader du mouvement national et premier président de la République, et du Parti socialiste destourien (PSD), qui a succédé à ce dernier en 1964 (toujours sous la direction de Bourguiba).
Le RCD, parti-Etat s'il en est, ou qui se confond à l'Etat auquel il a historiquement donné naissance, continue de dominer, sous une façade de pluralisme arithmétique, les partis existants ou, à défaut, de les affaiblir, en suscitant en leur sein divisions, dissidences et scissions, de manière à les empêcher de se développer, d'agrandir leur base et de constituer un pôle d'opposition capable de mobiliser les foules autour d'un nouveau projet national. Ce parti de masse domine aussi les grandes organisations nationales, notamment l'UTICA (syndicat patronal), l'UNFT (principale organisation féminine) et l'UNAT (syndicat agricole), tout en étant fortement présent dans les structures de l'UGTT (centrale ouvrière).
On peut déplorer cette domination ou la considérer comme l'une des causes de la faiblesse chronique de l'opposition et, par conséquent, de la lenteur de la transition démocratique tunisienne. Mais peut-on sérieusement reprocher au RCD sa mainmise sur la scène politique nationale ? C'est de bonne guerre, pourrait-on dire. Et il serait naïf de croire qu'un parti au pouvoir, et qui est si fortement implanté dans les rouages de la société et de l'Etat, puisse céder, spontanément et volontairement, des pans de son pouvoir à des partis rivaux ou qui s'affichent comme tels. Le problème, on l'a compris, n'est pas dans la puissance du RCD, mais dans la faiblesse de ces soi-disant partis de l'opposition.
Sous cette appellation, nous trouvons des partis dits d'opposition légale, qui sont en réalité des partis satellites, ou progressivement satellisés, sans réelle envergure, et dont le rôle a consisté jusque là à servir de sparring partners - ou d'alibis démocratiques, selon certains -lors des joutes électorales, toujours remportés sans coup férir par le parti au pouvoir.
J'ai nommé le Mouvement des démocrates socialistes (MDS), fondé en 1978 et reconnu en 1983 (14 sièges au parlement), le Parti de l'unité populaire (PUP, socialiste), fondé en 1981 et reconnu en 1983 (11 sièges), l'Union démocratique unioniste (UDU, nationaliste arabe), fondé et reconnu en 1988 (7 sièges), le Parti social libéral (PSL), fondé et reconnu en 1983 (1 siège), le Parti des verts pour le progrès (PVP, écologiste), fondé en 2005 et reconnu en 2006 (1 siège) et Ettajdid (Renouveau, ex-Parti communiste tunisien), fondé en 1920, interdit en 1963, autorisé de nouveau en 1981, puis refondé en 1993, et qui s'apprête à entamer une nouvelle refondation pour constituer un grand parti progressiste et démocratique, en se ralliant des personnalités de gauche indépendantes (3 députés).
Il n'est peut-être pas inutile d'ajouter ici que les rares sièges au Parlement dont ces partis se prévalent, ils la doivent au mode de scrutin proportionnel mis en place à partir des élections de 1994. Et qui aide généralement les petits partis à avoir une représentation parlementaire.
A côté de ces partis, souvent qualifiés aussi d'«administratifs», tant ils semblent - à l'exception, peut-être, d'Ettajdid - tirer leur existence de la reconnaissance de l'administration publique et de son généreux soutien financier, plus que d'une véritable assise électorale, on trouve d'autres partis dits d'opposition «radicale», si tant est qu'on puisse l'être en Tunisie. Il s'agit de partis légaux, mais non représentés à la Chambre des députés, qui se distinguent par leur posture critique vis-à-vis du pouvoir, mais vivotent tant bien que mal dans une sorte de marginalité à la fois subie et acceptée... de guerre lasse. Ce sont le Parti démocrate progressiste (PDP), fondé en 1983 et reconnu en 1988 sous le nom de Rassemblement socialiste progressiste (PSP), et le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, démocrate socialiste), fondé en 1994 et légalisé en 2002.
Voilà, brossée à grands traits, l'«offre politique» légale tunisienne. On remarquera sans peine qu'au-delà du nombre, celle-ci ne brille pas par sa diversité. Elle semble même en net déphasage par rapport aux attentes d'une population dont les référents culturels et politiques ont beaucoup évolué au cours des 30 dernières années, délaissant le communisme et le socialisme tiers-mondiste des premières générations post-indépendance au profit d'une forme de nationalisme arabe à connotation vaguement islamiste.
Je ne parle pas ici du RCD, qui a su régénérer ses forces et se mettre au goût du jour, n'hésitant pas, par pragmatisme et opportunisme, à s'approprier certains concepts jadis agités par l'opposition (pluralisme, solidarité sociale, Etat de droit...). Je veux parler surtout de l'opposition dite «de gauche», où se range la majorité des partis cités ci-haut.
Ces partis, qui ressemblent plus à des «clubs fermés» qu'à des formations de masse, se distinguent (presque) tous par leurs carences structurelles, la faiblesse de leur leadership et leurs divisions internes. Cela n'est pas pour déplaire au parti au pouvoir, qui n'a pas eu à se dépenser beaucoup pour attiser leurs différends, accentuer leurs divisions internes et les empêcher de créer un véritable pôle d'opposition face à l'Etat-RCD.
Les nombreuses tentatives de ces partis pour créer un front politique autour du plus petit dénominateur commun ont d'ailleurs toutes échoué. Les raisons de ces échecs sont souvent idéologiques, comme la difficulté de s'entendre sur une position commune à l'égard des membres d'Ennahdha, le parti islamiste interdit. Elles tiennent aussi de considérations de leadership. Car la plupart des dirigeants de ces partis, qui ont soixante ans et plus, semblent pressés de cueillir les fruits de décennies de combat. Ils se bousculent au portillon, comme si le pouvoir est à prendre, alors que celui-ci est encore solidement en place, ancré dans le pays profond et adossé à un parti qui occupe toute la place, privant alliés et adversaires de toute possibilité d'alternance.
On peut d'ailleurs s'étonner de voir s'affairer, en marge de la société, dans des cercles intellectuels coupés des réalités du pays, des mouvements d'opposition se réclamant tous de la gauche et se disant tous, indistinctement, démocrates et progressistes.
Ces mouvements, qui se déclinent sous diverses appellations et acronymes (MDS, PUP, PDP, FDTL, Ettajdid...), croient répondre aux attentes d'un électorat dont ils présupposent, sans doute à tort, quelque intérêt pour la démocratie, la modernité et la laïcité. En fait, ils se disputent un électorat potentiel qui représenterait peut-être, aujourd'hui, selon les meilleures estimations, quelque 10 à 15 % de la population.
Au lieu de se marcher ainsi sur les pieds et de se doubler - ou de se doublonner - les uns les autres, ne feraient-ils pas mieux de se mettre à l'écoute des citoyens, de leurs soucis quotidiens et de leurs aspirations réelles, et non supposées, et de cesser de projeter sur eux des chimères idéologiques importées d'ailleurs. Les désirs ne sauraient tenir lieu de réalité.
Commentaire personnel:
Le fait de parler d’un parti au pouvoir qui domine tous les instruments publiques et les institutions, puis rejeter toute la responsabilité à l’opposition est tout simplement insensé. La raison est tellement évidente, comment voulez vous qu’un vrai parti d’opposition fait connaître sa voix et ses idées au peuple, alors qu’à chaque fois qu’il organise une manifestation (ne serait ce qu’une conférence presse), on ne trouve presque jamais des journalistes pour un minimum de couverture, mais plus souvent, il y a les forces de l’ordre pour l’intimidation et parfois la répression. Ce parti-état fait que le paysage ressemble en quelque sorte à un championnat de foot dominé par une équipe qui s'offre dans son porpre camp : la fédération, les arbitres, le public et compte même des joueurs intrus dans les autres équipes...Comment peut on parler de concurrence saine et loyale dans de tels conditions? C’est pour ça que je répond par un grand OUI à la question de ce journaliste: Mais peut-on sérieusement reprocher au RCD sa mainmise sur la scène politique nationale ?
samedi 26 mai 2007
Presse Tunisienne en ligne: Etat des lieux d'un lieu d'état
Comme un bon nombre de nos expatriés, j'ai pris l'habitude de consulter quasi-quotidiennement les journaux tunisiens en ligne pour être un peu au courant de ce qui se passe. Au début, je trouvais ça plutôt intéressant, toujours au courant des résultats sportifs et rassuré que tout évolue bien dans mon pays... Mais depuis quelques années, je considère tout cela comme une mauvaise habitude que j'essaye de m'en débarrasser puisque c’est devenue en fin de compte un rendez vous de frustration et de déception. Ceci dit, ça m’a permis aussi d'avoir un peu recul pour dresser un très bref état des lieux de nos journaux nationales (enfin du moins pour ceux qui ont une version en ligne…).
Ce qu’on observe surtout, c’est qu’il y a une ligne directrice suivie par tous les journaux sans exception qui fait que tout ce qui est du domaine nationale soit dicté par le TAP… Le message en gros est le suivant : pas besoin de se casser la tête ni faire des dépenses inutiles, un package (articles et photos) vous sera livré au moindre frais et vous n’avez qu’a le mettre à la Une. Et si vous voulez ajouter votre propre touche (ce qui est fortement recommandé), il y a toute la rubrique éditorial pour ça… En contre partie, on vous offre une subvention annuelle, les abonnements administratifs et de la pub en bonus… Un bon deal pour les propriétaires des journaux qui sont avant tout des hommes d’affaires… Mais au delà de cette conduite homogène, on trouve quelques déviations à pentes minuscules, il m’arrive parfois de sentir à travers les lignes de quelques journalistes une volonté sincère de faire évoluer les choses mais comme on dit «une seule main n’applaudit pas ». Bon pour éviter les généralités, prenons ces journaux un par un:
- Lapresse (www.lapresse.tn): un véritable porte parole officieux du gouvernement pour tout ce qui est affaires nationales, certes on trouve des bonnes plumes mais complètement dévouées à la propagande. D’ailleurs, j’ai entendu une fois sa directrice dire « on ne veut pas créer de polémiques» (autrement dit on suit la règle du zéro risque...). Dans la partie sportive, on trouve des bonnes analyses des matches mais on ne se gêne pas par ailleurs de coller des articles sans indiquer leurs sources, avec en bouquet un plagiat "incroyable mais vrai" d’un message bien inspiré couvrant les championnats européens, posté par un simple amateur sur le forum Tunisie-foot … Ca n’empêche qu’on dit que c’est l’un des journaux les plus vendus en Tunisie surtout auprès des intellos. Moi je crois plutôt que les petites annonces sont pour quelque chose et qu’il sera beaucoup moins vendu s’il y avait une sorte de "Paru Vendu" en Tunisie…
- Assabah (www.assabah.com.tn): Au niveau national, il a tout de même le mérite de consacrer parfois un espace aux partis d’opposition (en version très soft). il s’intéresse plus aux problèmes de société avec parfois des enquêtes intéressantes mais le traitement est souvent superficiel et opaque. Il se comporte mieux sur les faits divers, pour attirer plus de lecteurs me dira-on… Le site est assez médiocre, le webmaster n’est pas trop matinale à priori et en plus il ne met que quelques rubriques en ligne.
- Letemps (www.letemps.com.tn): Même s’il appartient à la même maison d’édition qu’Assabah, on sent plus de cran, de professionnalisme et surtout des " clins d’œil " (une rubrique dans ce journal). Malheureusement, j’aurais espéré qu’il l’exprime aussi bien pour la politique national qu’internationale (dernièrement, on croirait à un journal français tellement il a couvert les présidentielles). Le site n’est pas top, mais on y consacre quand même une interface pour le courrier des lecteurs.
- Alchourouk (www.alchourouk.com): Le site est très lent, très souvent en panne et le contenu est encore pire. Il reste tout de même le journal le plus populaire en Tunisie grâce surtout à sa tendance panarabiste et son soutien sans faille pour la résistance irakienne.
- TunisHebdo (www.tunishebdo.com.tn): C’est l’un des plus intéressant (ou plutôt le moins pire) sauf qu’il a toujours deux ou trois jours de retard pour mettre son édition hebdomadaire en ligne. Du coup, les actualités ne sont plus d’actualité. Il laisse la possibilité aux lecteurs de réagir aux articles, de laisser des commentaires et même de gueuler sur ses rédacteurs mais pas de politique SVP…
D’autres journaux n’ont pas encore mis leurs éditions en ligne mais qu’ils ne se sentent surtout pas pressé de le faire... Des journaux comme "Assarih" , "Ele3lane", "Hadath"... ne seront pas sans doute celles qui vont révolutionner le secteur surtout s’ils ont gardé le même style que les années où il m’arrivait de les avoir entre les mains. Des journaux qui essayent soit disant d’avoir un style marrant (un peu au canard enchaîné) mais qui tombe souvent dans la médiocrité avec à la Une des photos de stars en tenue légère, des rumeurs farfelus de transferts de joueurs, des titres du genre « Voilà ce qui s’est passé entre flen et felten »… En feuilletant les pages, on tombe sur des caviars du genre « Sabba bel portable », « Le célèbre voyant Mr X vous oriente sur le chemin du bonheur » et j’en passe…
Pour ne pas terminer sur une mauvaise note, je tiens à signaler qu’un journal comme "Aljomhorya" mérite le respect pour la simple raison qu’il a eu l'année dernière le privilège d’être retiré des kiosques pour avoir oser parler d’une affaire concernant les proches du président. Je dis bien un privilège, parce que malheureusement dans notre contexte, être sanctionné de la sorte est souvent une marque d’audace et d’indépendance, qui sont à ma connaissance deux principes fondamentaux dans le métier de journaliste…
samedi 19 mai 2007
A quand l'ADSL pour nos cybercafés??
Un exemple typique de désinformation se trouve dans cette article concernant l'ADSL en Tunisie: http://www.webmanagercenter.com.tn/management/article.php?id=28252 où d'après ce qu'on dit, on offre le prix le moins cher. Le moins cher par rapport à quoi? par rapport à l'Afrique!!! Bien sûr, toujours cette même comparaison avec l'Afrique pour se remonter le moral et renforcer notre image comme un pôle incontournable dans le domaine des nouvelles technologies d'informations.
Bon, j'ignore la pertinence de cette information et je ne vais pas polémiquer la dessus, un autre lecteur l'a déjà fait: http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?id=28612,mais ce que je veux demander à celui qui a publié cette article, c'est tout simplement d'aller au cybercafé le plus proche et d'essayer seulement d'ouvrir sa boite mail. Il en saura très vite qu'il est devant la connexion la plus lente au monde... Une connexion franchement indigne d'un pays qui a accueilli le SMSI depuis déjà plus d'un an. On pourra me dire que les cybercafés n'ont pas le droit à l'ADSL et ben justement pourquoi??? J'ai cherché et la réponse est toute aussi banale :Tunisie Telecom ne les autorise pas à en faire!!!!
Aller chercher maintenant pourquoi notre TT agit ainsi!!! Pour gagner plus d'argent peut être? je ne suis pas sûr qu'elle en gagne autant avec cette mesure, d'une part le nombre d'abonnement en ADSL n'a pas évolué et d'autre part les clients du cybercafés sont toujours aussi nombreux. Et en plus, en tant qu'entreprise nationale (pour le moment du moins), c'est totalement absurde et discriminant d'en bénéficier quelques uns (à peine 50000) et d'en priver les cybercafés et leurs millions de clients, surtout que l'infrastructure existe depuis quelques années et qu'il faut la rentabiliser. Je crois que cette question mérite amplement d'être soulevée et il faut d'abord que les premiers concernés en l'occurence les propriétaires des cybercafés bougent un peu et réclament leurs droits assez évident d'avoir cette technologie et en finir avec la frustration de la quasi totalité des internautes tunisiens d'un "accès internet gouttes à gouttes".
A bon entendeur.
jeudi 17 mai 2007
Bienvenue
Bonjour,
Il a fallu d'avoir cette trève du pont d'ascension pour que j'ai le temps de créer ce blog. L'idée m'a traversée l'esprit aprés avoir quelques blogs tunisiens trés intéressants et surtout audacieux (au point d'être chassé par la censure) où on peut parler des sujets que la presse tunisienne n'ose même pas citer. Donc, c'est bien dans cette esprit de révolte contre l'opacité de l'information en Tunisie que je me suis décidé de lancer un blog.
Merci de votre visite.
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