Pour les 7 infirmières bulgares, tous les moyens étaient bon pour les libérer, l'union Européenne en a fait une priorité et a indemnisé les familles des victimes, la France a filé un réacteur nucléaire et la Bulgarie a fini par annuler ses dettes envers la Libye... Pourtant, l'affaire s'est déclenchée par l'infection de 400 bébés par le sida dans un hôpital (dont plus d'une centaine nous ont déjà quitté), une énorme bavure que tout le personnel médical en place devrait être responsable. Une mobilisation médiatique sans précédent pour libérer ce qu'on qualifie comme otages d'un régime autoritaire, alors que les pauvres bébés victimes, devenus enfants brisés maintenant, on évoque rarement leurs souffrances, on les signale juste pour parler d'indemnisation... Pareil pour les marins britanniques, on parle d'une prise otage d'un régime religieux fanatique, la communauté internationale s'est indignée, des pressions de toute sorte ont submergé l'Iran jusqu'à leur libération...
Maintenant, 7 pécheurs tunisiens risquent jusqu'à 15 ans de tole en Italie pour "favorisation d'immigration clandestine", alors que des preuves tangibles et des témoignages montrent clairement qu'il s'agit plutôt d'un acte héroïque de sauvetage d'une embarcation en détresse en conformité avec le droit maritime international. Une affaire qui normalement devrait susciter le même engouement sauf que là on doit attaquer la justice italienne pour l'accusation d'africains soupsonné de clandestinité, ce qui n'est pas du goût de tout le monde ou du moins paraît comme une affaire banale sans intérét médiatique... Pour la presse francaise, il s'agit juste d'un procès ou plane le doute ("passeurs ou sauveteurs" demande Le Monde).... Il faut peut être que Sarkozy s'en mêle pour que ça devient l'affaire en vogue. D'ailleurs ce dernier ne s'en mêlera sans doute jamais de ça. Avec ces centres de rétention de sans-papiers, ça va pas être crédible de donner des leçons aux italiens. C'est clair, même s'il y a de la compation de quelques députés européens et d'ONG internationales, il faut compter qu'a soi-même pour désamorcer cette situation et sortir nos pécheurs de cette prise d'otages. Il faut que les autorités tunisiennes prennent les choses en main et montrent pour une fois qu'on est un pays qui respecte et sait protéger ces citoyens. Dans ce genre d'affaires, les petites manoeuvres diplomatiques sont toujours inefficaces quand le pays ne pèse pas beaucoup dans la scène internationale. Ce qu'il faut en plus, et ce qui sera trés symbolique, c'est que notre chef de l'état monte rapidement au créneau et fait entendre sa voix, ne serai ce que pour dénoncer ce qui paraît comme une injustice flagrante et soutenir les familles des victimes. D'ailleurs en général, pas mal de politiques trouvent dans ces circonstances une occasion pour gagner en popularité et montrer qu'ils sont proches de leur peuple. Pour notre cas, on a peut être une notion différente de la popularité ou plutôt on préfère attendre le dénouement de l'affaire pour voir si elle est vraiment exploitable politiquement...
Enfin loin des critiques, tout ce qu'on espère, c'est la libération immédiate de nos pécheurs. Le procès qui aura lieu le 19 septembre est vraiment "un procès de la honte" et n'a aucune légitimité judiciare. Ça reflète trés clairement l'hypocrisie occidentale en matière de justice et droit de l'homme...